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Halte aux dérives « talibanesques »!

Posté par soslibertes le 21 octobre 2010

Collectif SOS LIBERTES

Un « dé-jeûneur » du Ramadan condamné à 2 ans de prison ferme à Oum El Bouaghi
Halte aux dérives « talibanesques » !

La cour d’appel d’Oum El Bouaghi (Aurès) vient de condamner Farès Bouchouata, 27 ans, à 2 ans de prison ferme et 100.000 DA d’amende, pour « atteinte aux préceptes de l’islam ». Il a été surpris, fin août 2010 durant le Ramadan, par une descente de police alors qu’il déjeunait avec des amis dans un lieu isolé du centre ville de Aïn Beïda.
La multiplication de ces « dépassements » enregistrés dans plusieurs localités du territoire national laisse penser qu’il ne s’agit pas du zèle marginal de fonctionnaires de province, mais d’une opération planifiée à un niveau supérieur, pour des objectifs qui restent à déterminer. Sans base légale, ces poursuites pour délit de culte sont dictées par des motivations extrajudiciaires qui évoquent la pratique médiévale des procès en sorcellerie.

Vivement inquiet de ces dérives « talibanesques » récurrentes d’un corps de sécurité transformé en police religieuse, et de l’instrumentalisation de la Justice par l’idéologie de l’intolérance et de la régression,
Le Collectif SOS LIBERTES dénonce le verdict sommaire de la cour d’appel d’Oum El Bouaghi, et exige la remise en liberté immédiate de Farès Bouchouata.
Le Collectif SOS LIBERTES rappelle que la liberté de conscience et de culte est garantie par la Constitution algérienne et par les Pactes internationaux ratifiés par l’Algérie ; elle est synonyme du droit de chaque citoyen de « pratiquer le culte de son choix, ou de ne pas pratiquer », qu’aucune autorité ne saurait remettre en cause sans se mettre hors la loi.
Le Collectif SOS LIBERTES exhorte une fois de plus le gouvernement à mettre un terme aux agressions contre les libertés en général et la liberté de conscience et de culte en particulier. Tout en rappelant avec fermeté aux magistrats du parquet et aux forces de l’ordre que leur mission doit s’accomplir dans le strict respect des lois de la République, le gouvernement doit sanctionner toute forfaiture visant à détourner l’autorité que confère une fonction officielle au service d’intérêts occultes.
Le Collectif SOS LIBERTES appelle à une large mobilisation des partisans des libertés pour soutenir les victimes de l’arbitraire, et résister aux assauts de l’inquisition.

Alger, 21 octobre 2010.
Contact : sos.libertes@yahoo.fr
Visitez notre Blog : http://soslibertes.unblog.fr

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Déjouer la sinistre provocation

Posté par soslibertes le 9 octobre 2010

Procès des «dé-jeûneurs» de Aïn El Hammam
Déjouer la sinistre provocation !

Par Arezki AÏT-LARBI (journaliste)

«N’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n’en aient pas ?»
Voltaire

La «police islamique du salut» a encore frappé ! Après avoir pourchassé les chrétiens, coupables de «pratiquer un culte non musulman sans autorisation», voilà les «chevaliers de la foi» en uniforme de la République lancés aux trousses des «dé-jeûneurs» du Ramadhan, traquant bouteilles d’eau et morceaux de pain comme de redoutables armes de destruction massive. Au mépris de la loi fondamentale qui protège les libertés du citoyen, ils n’ont pas hésité à violer des propriétés privées pour exécuter une manipulation politique au nom d’une idéologie religieuse.

A Aïn El Hammam, la police a sorti le grand jeu pour arrêter deux dangereux ouvriers, «coupables» – et ils le revendiquent ! – d’avoir entrecoupé leur dure journée de labeur par un morceau de galette et quelques gorgées d’eau. Ils seront donc jugés, et peut-être condamnés, pour «atteinte et offense aux préceptes de l’Islam».
Briguant la palme du grotesque, deux policiers sont affectés, dès le lendemain de cette opération, à la surveillance d’une fontaine publique pour empêcher les délinquants cultuels d’y étancher leur soif ! A un tir de grenade lacrymogène du commissariat, des dealers de drogues pas toujours douces opèrent à ciel ouvert, dans une totale impunité.

Dans un Etat de droit, les auteurs de cette forfaiture auraient été passibles des tribunaux. Dans les mœurs dissolues des régimes autoritaires sans légitimité, l’appareil judiciaire est réduit au rôle d’appendice consentant et servile de la logique policière. Et c’est en toute bonne conscience que des magistrats visqueux, dopés aux «thawabits (constantes)» fascisantes, viendront donner à l’arbitraire un semblant de légalité.

Gages de «bonne foi»

Au-delà des fantasmes talibanesques de fonctionnaires de province habitués à dicter leur loi, au lieu de faire respecter celles de la République, le scénario élaboré au plus haut niveau de l’Etat vise à soumettre à la bigoterie ambiante les franges encore réticentes de la société. Face à l’impasse structurelle du système, le pouvoir, cerné par les scandales de corruption que l’esbroufe habituelle ne peut plus occulter, s’apprête à donner aux intégristes de nouveaux gages de «bonne foi» pour rétablir son équilibre sous la bannière national-islamiste.

Dans la recomposition en cours, l’on n’hésite même plus à torturer l’histoire pour la convoquer au service d’intérêts claniques et privés. Au milieu des années 1930, Cheikh Ben Badis revendiquait le respect de la laïcité et de la liberté de culte, au nom de la démocratie et des valeurs de la République. Dans l’Algérie indépendante, ceux qui tentent, par conviction ou par opportunisme, de capter son héritage ont déclaré la guerre aux libertés, après avoir décrété «la démocratie kofr (impie)» et la laïcité «contraire à nos valeurs civilisationnelles» !

Dans ce climat d’inquisition, où le religieux s’est imposé comme unique référence qui légitime les actes de la vie sociale, même les milieux à prétention «moderniste» les plus bruyants ont renoncé à leur devoir de résistance. Face à des agressions idéologiques qu’il faut combattre, l’on préfère voir des «manifestations spirituelles» à respecter ! Comme si le respect à sens unique, imposé au nom d’une majorité «écrasante», n’était pas une version consentante de la soumission. N’a-t-on pas vu des exégètes de bistrot chercher dans le texte religieux une autorisation à l’exercice d’une liberté pourtant garantie par la loi fondamentale ? En se plaçant ainsi sur le terrain choisi par l’adversaire, en acceptant les règles du jeu qu’il a édictées pour consacrer la primauté des devoirs du croyant sur les droits du citoyen, l’on ne peut que perdre la bataille avant même de l’avoir engagée.

A Alger, et il faut s’en féliciter, les restaurants des grands hôtels sont restés ouverts pour servir les dé-jeûneurs, sans distinction de religion ou de nationalité. Au lieu de revendiquer, au nom de l’égalité de tous devant la loi, la démocratisation de ces lieux de convivialité imposés par l’argent, aux restaurants de moindre standing, et laisser ainsi au citoyen le soin de gérer librement sa spiritualité, les âmes bien pensantes prônent le nivellement par le bas, en exigeant leur fermeture.

Disqualifier l’Islam traditionnel

Faut-il s’étonner alors de voir des agents de l’ordre républicain jouer à la police religieuse et détourner le regard de pratiques obscènes qui défient le Code pénal ? C’est désormais une tradition, chaque année durant le Ramadhan, «mois de piété, de miséricorde et de solidarité», nous dit-on, les commerçants saignent le consommateur par une brutale augmentation des prix qui défient les lois élémentaires du marché. Comme chaque année, les autorités promettent de réguler les mercuriales et de sévir contre les spéculateurs par une application stricte de la réglementation. Mais, comme chaque année, le droit cède devant la loi du milieu bénie par le slogan hypocrite, mais imparable, qui sert de tenue de camouflage à toutes les escroqueries : «Ettidjara hallal (le commerce est licite)» !

Dans cette agression concertée entre divers segments du pouvoir et de ses annexes qui tentent d’imposer de «nouvelles habitudes alimentaires et vestimentaires», même la pratique ancestrale d’un Islam tranquille, prônant une spiritualité apaisée, commence à sentir le soufre. Pour les nouveaux «prophètes», nos cérémonies de mariage et les rites de nos funérailles en cours depuis des siècles seraient illicites, nos imams pacifiques des ignares à rééduquer, et les mausolées de nos saints, des survivances païennes à détruire. Cette offensive sournoise a été partiellement révélée par l’épisode d’Aghribs, où une «association religieuse» en service commandé tente, avec la complicité de l’administration, de prendre la communauté villageoise en otage.

Dans la plupart des localités de montagne, des sections de «missionnaires», relais d’officines occultes qui ont planifié la «mise à niveau cultuelle de la Kabylie», tentent de casser l’harmonie des villages, de disqualifier l’Islam traditionnel et d’imposer, avec l’appui de lourds moyens financiers, un dogme étranger, radical et intolérant. La traçabilité de ce budget d’islamisation mène vers un seul et même pays : l’Arabie Saoudite. Alors que la loi impose la transparence dans le fonctionnement des associations et punit sévèrement les financements en provenance de l’étranger, cette «5e colonne» continue de jouir d’une coupable impunité, trahissant le parrainage et la complicité de puissants lobbies au sein du pouvoir.

«L’ennemi intérieur, relais des croisés coloniaux»

Le résultat est tragique. Pour avoir résisté, dans les années 1990, aux assauts – électoraux et militaires – des intégristes qui avaient déjà gangrené le pays, la Kabylie était surnommée la «Petite Suisse». A l’heure de la «paix retrouvée» et de la «réconciliation nationale», elle est devenue une zone tribale de non-droit, un «Kabylistan», fief ultime du «terrorisme résiduel», bastion de l’intolérance et de la régression.

Alors que les familles des disparus qui revendiquent «vérité et justice» sont matraquées, insultées et interdites de crier leur douleur, alors que les victimes du «printemps noir» sont reléguées, comme celles du terrorisme d’ailleurs, dans le chapitre des dégâts collatéraux de la «tragédie nationale», alors que le patriote Mohamed Gharbi est condamné à la peine capitale pour avoir défendu sa dignité face à un «repenti» qui le menaçait de mort, les éructations de Hassan Hattab et d’un quarteron de complices du GIA ,qui bombent le torse en criant victoire, sont érigées en nouvelle stratégie de lutte antiterroriste.

Cette situation ubuesque aura révélé une fois de plus les dessous d’un système schizophrène, qui, pour restaurer sa stabilité, ne recule devant aucune ignominie. Alors que la Justice, qui l’a déclaré officiellement «en fuite», l’a condamné par contumace à la prison à perpétuité, l’émir-fondateur du GSPC est protégé, tout aussi officiellement, par d’autres institutions de l’Etat, logé dans les palais de la République et nourri aux frais du contribuable. Une presse immonde, branche médiatique de la conspiration, est chargée du service après-vente. Comme ce torchon d’Echourouq, concentré du Code pénal assuré de l’impunité, support de la haine raciste et de la vulgarité qui caresse les instincts les plus basiques dans le sens de la barbe. Il y a quelques jours, c’est la Radio nationale qui a été sommée de relayer ces fatwas surréalistes, appelant les Ulémas du monde musulman à jouer les casques bleus dans un conflit «résiduel» pour, enfin, consacrer la victoire islamiste sur «l’ennemi intérieur, relais des croisés coloniaux».

Reconquérir les libertés bafouées

Face à l’alliance national-islamiste qui se renforce au détriment des aspirations démocratiques de la société, le devoir de lucidité impose une extrême vigilance. Pour résister aux agressions récurrentes contre le citoyen et ses libertés, il est impératif de ne pas céder à l’infantilisme de la surenchère et aux pièges des fausses fraternités et des postures sentimentales, vecteurs de tragiques manipulations. Aux spécialistes des coups tordus qui préparent une guerre de religions pour occulter les dérives morales des politiques, aux forces de l’obscurantisme officiel qui tentent de violer nos consciences pour imposer une conception carcérale de la spiritualité, aux «clandestins» du Club des Pins et de Palm Beach chargés d’organiser les dérapages contrôlés, opposons la mobilisation citoyenne dans le respect de nos différences pour empêcher le tribunal de Aïn El Hammam de devenir le tombeau de nos rêves et de nos espérances.

D’Asqif N Tmana où reposent les cendres de Si Mohand, le barde insurgé contre la «trahison des chefs», de ce bastion de la résistance qui fut le fief de Fadhma n’Soumeur, cauchemar du général Randon, de la capitale d’Amar Ul Qadi, le souverain de Koukou qui avait chassé Kheireddine Barberousse et ses janissaires d’Alger, sur la tombe de Kamel Amzal, l’étudiant qui avait courageusement défié la matraque policière et le sabre intégriste, nous formerons les bataillons de la dignité, armés de la force de nos convictions, pour partir à la reconquête de nos libertés bafouées.

(El Watan – 21 septembre 2010)

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Les « dé-jeûneurs » de Aïn-El-Hammam relaxés.

Posté par soslibertes le 5 octobre 2010

Collectif SOS LIBERTES

Les « dé-jeûneurs » du Ramadan relaxés par le tribunal de Aïn-El-Hammam.

Après le procès du 21 septembre dernier, le tribunal correctionnel de Aïn-El-Hammam vient de rendre son verdict en prononçant la relax de Hocine Hocini et Salem Fellak, poursuivis pour «offense aux préceptes de l’Islam ». De confession chrétienne, ces deux ouvriers du bâtiment ont été interpellés par la police le 12 août 2010, alors qu’ils observaient une pause-déjeuner sur leur chantier.

Le Collectif SOS LIBERTES prend acte de ce verdict qui rétablit dans leurs droits les deux victimes de l’arbitraire, et salue la mobilisation citoyenne qui l’a rendu possible.

Le Collectif SOS LIBERTES rend hommage à Hocine Hocini et Salem Fellak, qui ont assumé leurs convictions avec dignité et courage, et salue le collectif d’avocats qui a assuré bénévolement leur défense.

Le Collectif SOS LIBERTES interpelle le ministre de la Justice sur les suites qu’il compte donner aux propos discriminatoires inacceptables du procureur-adjoint de Aïn-El-Hammam qui, en apprenant la foi chrétienne des deux inculpés, leur avait conseillé de « quitter ce pays qui est une terre d’Islam, et d’aller en Europe ».

Le Collectif SOS LIBERTES appelle au renforcement de la solidarité avec les autres victimes des persécutions pour « délit religieux », notamment lors des procès prévus le 10 octobre à Larbâa-Nath-Irathen, et le 8 novembre à Akbou.

Alger, le 05 octobre 2010.

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Liberté pour les « dé-jeûneurs » du Ramadan

Posté par soslibertes le 25 septembre 2010

Collectif SOS LIBERTES
Liberté pour les « dé-jeûneurs » du Ramadan !

Le tribunal de Aïn-El-Hammam (wilaya de Tizi-Ouzou) s’apprête à juger, le 21 septembre, Hocine Hocini et Salem Fellak pour « non respect des préceptes de l’Islam ». Durant le Ramadan, les deux ouvriers ont été surpris par la police en train de déjeuner dans un lieu privé.
Le 8 novembre, une dizaine de citoyens d’Ighzer Amokrane (Wilaya de Béjaïa) répondront de la même accusation devant le tribunal d’Akbou.

Entre temps, le 26 septembre, à Larbâa-Nath-Iraten, quatre chrétiens sont convoqués devant les magistrats pour répondre du délit de « pratique d’un culte non musulman sans autorisation ».
A Tébessa, dans l’est algérien, deux jeunes gens, arrêtés en « flagrant délit de consommation de denrées alimentaires », ont été placés sous mandat de dépôt.

Cette nouvelle escalade de l’intolérance religieuse sous couverture officielle est d’autant plus inquiétante qu’elle survient dans un climat politique délétère. Au mépris de la légalité républicaine, deux institutions de l’Etat – la Police et la Justice – dont le rôle est de faire respecter la loi et de protéger les libertés, sont détournées au service d’une idéologie liberticide. Obéissant à des considérations occultes dont il reste à percer le secret, cette agression qui viole la liberté de conscience et de culte, garantie par la Constitution et les Pactes internationaux ratifiés par l’Algérie risque, une fois encore, d’engendrer de graves dérapages aux conséquences tragiques.

Le Collectif SOS LIBERTES condamne toute forme d’intolérance et de répression pour délit de culte, exprime sa solidarité avec les victimes de l’arbitraire, et exige le prononcé du seul verdict juridiquement et moralement acceptable : la relaxe de tous les inculpés poursuivis pour délit de conscience.

Le Collectif SOS LIBERTES réaffirme avec force que le droit de chaque citoyen de pratiquer la religion de son choix – ou de n’en pratiquer aucune – relève de la liberté individuelle qu’aucune autorité ne peut remettre en cause.

Le Collectif SOS LIBERTES rappelle que le respect d’autrui n’a de sens que s’il est réciproque et librement consenti ; imposé à sens unique au nom d’une majorité « écrasante », il devient synonyme d’oppression et de soumission.

Le Collectif SOS LIBERTES exhorte les ONG de défense des droits de l’Homme à rappeler aux autorités algériennes leurs engagements internationaux, qui leurs imposent des devoirs en matière de respect et de protection des libertés individuelles.

Le Collectif SOS LIBERTES salue la mobilisation citoyenne et l’élan spontané de solidarité visant à faire reculer l’arbitraire ; il soutient le rassemblement pacifique prévu par la population de Aïn-El-Hammam le 21 septembre 2010 devant le tribunal de la ville, pour dire :

NON A L’INQUISITION !
NON A L’ARBITRAIRE !
POUR LE RESPECT DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES !
POUR LE RESPECT DE LA LIBERTE DE CONSCIENCE ET DE CULTE !

Alger, le 19 septembre 2010.
Contact : sos.libertes@yahoo.fr

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