Le boycott est un droit civique! Respect pour le culte ibadite!
Posté par soslibertes le 11 avril 2009
Collectif SOS LIBERTES
Le boycott est un droit civique!
Respect pour le culte ibadite!
La pré-campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril 2009 est marquée par des dérives inquiétantes. Alors que de nouveaux journaux ont été agréés dans une totale opacité, sur des critères d’allégeance clanique, le journaliste Nedjar El Hadi Daoud vient d’être condamné par la cour de Ghardaia à six mois de prison ferme pour diffamation, et incarcéré depuis le 2 mars 2009.
Aux provocations officielles visant à occulter les enjeux d’une opération jouée d’avance, répondent les conspirations de sérail qui tentent d’escamoter le nécessaire débat de clarification. Après la diabolisation des partisans du boycott, qualifiés de mauvais patriotes et de piètres croyants par des membres du gouvernement, l’administration, mobilisée au service du candidat du pouvoir, multiplie les pressions sur les citoyens pour les contraindre à voter.
Si la crédibilité du scrutin est largement entamée par des pratiques autoritaires et liberticides dignes de la sinistre période du parti unique, l’instrumentalisation politique des lieux de culte et des établissements scolaires menace le fragile consensus autour de la neutralité de la Mosquée et de l’Ecole.
Vivement préoccupé par ces nouvelles agressions contre les libertés qui risquent d’engendrer de graves dérapages, le Collectif SOS LIBERTES :
- dénonce les dérives d’une justice sous influence et exige la remise en liberté immédiate du journaliste Nedjar El Hadj Daoud ;
- appelle les autorités à respecter les lois de la République, en protégeant l’Ecole et la Mosquée contre les manipulations politiques, « d’où qu’elles viennent » ;
- rappelle que le boycott de tout scrutin, au même titre que la participation au vote, est un droit civique qui ne doit relever que du libre choix du citoyen ;
- réaffirme que la levée de l’Etat d’urgence, en vigueur depuis février 1992, reste un préalable à l’expression pacifique, libre et plurielle de la société ;
- exhorte l’ensemble des acteurs politiques à combattre les pratiques liberticides, les discours de l’intolérance et de la haine, et à s’impliquer dans le débat public visant à promouvoir les libertés fondamentales, garanties par les pactes internationaux ratifiés par l’Algérie.
Le Collectif SOS LIBERTES déplore par ailleurs les affrontements communautaires de Berriane qui ensanglantent périodiquement la vallée du M’zab. En rappelant son engagement en faveur de la «liberté de conscience, synonyme du droit de chacun de pratiquer le culte de son choix, ou de ne pas pratiquer », le Collectif SOS LIBERTES soutient la légitime revendication de la communauté Mozabite pour la reconnaissance du rite Ibadite, cible d’intolérance extrémiste, de provocations récurrentes, et d’exclusion officielle.
Alger, le 3 mars 2008.
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